mercredi 29 juillet 2015

Chi va piano va Django, e va lontano ... e ritorni !

Les plus belles histoires ont une fin, la nôtre a été assez express. Nous avons fait la traversée retour depuis les Açores sur les chapeaux de roues. Elle a commencé par un petit crochet à l'est pour laisser passer le plus fort d'une grosse dépression qui a quand même soufflé à 35-40 nœuds sur Django. Cet extrait un peu lyrique vous donnera une idée du décor…

Extrait du livre de bord d'Olivier - 02/07/2015 3h du matin
« (…) Au bout d'une petite heure, le vent semble encore monté, la pluie et les vagues s'intensifient et Raymond fait de bonnes embardées. Je m'équipe donc pour reprendre la barre. Le vent doit souffler au moins à 35 nœuds avec en prime de beaux grains. L'écume des vagues se fait arracher par le vent, le spectacle est vraiment impressionnant. Les puffins cendrés jouent autour du bateau, planant et glissant entre les déferlantes. Django va en moyenne à plus de 7 nœuds mais j'ai dû prendre quelques surfs à plus de 10 nœuds quand le bateau s'élance en vrombissant dans les vagues. Le vent a ainsi continué à souffler fort avec des périodes de grains jusqu'au matin. A ce moment, derrière les gros nuages gris, une grande étendue de ciel bleu est apparue et le vent est rapidement tombé ce qui, avec la mer encore bien formée, ne rendait pas l'allure très agréable. Je réveillai Mathilde pour qu'elle prenne le relais et me couchai enfin »

La suite de la traversée est restée sportive, Django ne descendant jamais en dessous de 5-6 nœuds.
On a même terminé avec un coup de vent en arrivant au petit matin au large de Ouessant.

Extrait du livre de bord de Mathilde – 07/07/2015
«  Dans la journée, le vent continue à souffler à 20-25 nœuds mais le soleil est de retour, entraînant avec lui un regain de moral. Nous approchons de Ouessant et de son célèbre rail. Nous nous retrouvons à certains moments de la journée encerclés par des dizaines de cargos entre lesquels il faut se frayer un chemin… Nous passons une bonne partie de la journée à observer ce défilé de mode de cargos. Différentes tailles, formes et couleurs ; il y en a pour tous les goûts ! Pour l'occasion, nous arborons notre tenue la plus élégante : gros pull, pantalon de jogging et grosses chaussettes remontées jusqu'aux genoux. Les dauphins ont également l'air d'apprécier le spectacle et ils nous accompagnent en nombre, s'amusant à surfer dans les vagues jusqu'à venir se frotter contre la coque de Django.
Dans la nuit, nouveau coup de vent ! 30 nœuds. Il nous faut rester dehors, équipés de nombreuses couches de vêtements pour affronter le froid. Plus que le vent, c'est la forte houle qu'il a levée qui pose problème. Lors de mon second quart de nuit, j'entends un vrombissement derrière moi. Une vague impressionnante arrive dans mon dos. Je tente de l'éviter mais c'est impossible. Patatras ! J'ai à peine le temps de m'accrocher au winch que la vague vient recouvrir le pont et le cockpit. Django tient bon, se redresse (…). La vague et son impact sur la coque ont réveillé Olivier. Nous poursuivons ensemble la navigation ».

Django n'aura mis que 9 jours pour parcourir environ 1 200 milles… il avait l'air pressé de nous ramener à la maison ! Le 07 juillet, nous voici de retour à l'Aber-Wrac'h où nous apprécions plus que jamais une bonne douche chaude.

Nous avons retrouvé la Bretagne comme si nous l'avions quittée la veille, la même brume dans le chenal de l'Aber-Wrac'h et le même accueil chaleureux des bretons. Bien sûr, nous n'avons pas dérogé à la coutume d'aller manger une crêpe à la crêpereie Ty Billig.

Nous avons ensuite mouillé dans la baie de Brehec où nous avons retrouvé nos parents, les Bouvier dans leur jolie maison qui domine la mer et les Frémont sur leur voilier, Saint Sébastien III, mouillé au côté de Django. Et après avoir bien fêté les retrouvailles, nous rejoignons le port de Saint Brieuc. Dernière sortie avec Django, les conditions sont douces, 15-20 nœuds portant, grand soleil (si si ça arrive parfois !). Nous naviguons bord à bord avec Saint Sébastien qui en profite pour faire des essais de nouvelles voiles. Nous retrouvons à Saint Brieuc nos amis bretons, l'ambiance du port du Légué, les soirées chez Ronan at Lantic Beach avec sa super bande de copains ; et le temps d'un week-end en Normandie, nos vieux amis de lycée, rien n'a changé !

A l'arrivée pourtant, on sent bien que Django n'est pas d'accord avec notre décision de rentrer à terre et surtout de s'installer si loin de la mer. Il a son caractère et il sait ce qu'il veut, ce petit bateau. Après avoir goûté aux grandes traversées, à la douceur des navigations sous les tropiques et aux escales exotiques, il ne se voit pas faire des petits tours en manche 15 jours par an. Ni une ni deux, il séduit Marie-Anne et Thibault, un couple de jeunes navigateurs désireux de découvrir eux aussi d'autres rivages. Il se trouve ainsi une nouvelle famille qui va continuer à le faire voyager au grand large.

Ce fut l'occasion d'une belle rencontre qui conclut le voyage de la meilleure façon possible. Nous confions avec une grande joie, mêlée bien sûr d'un peu de mélancolie, Django à ses nouveaux parents et leur souhaitons de beaux voyages et de grands bonheur sur Django, car chi va piano va Django, e va lontano !

De notre côté, nous avons la tête pleine de souvenirs des belles images, des moments vécus et partagés et d'inoubliables rencontres, mais aussi de projets montagnards et rêves de voyage.

Quand le vent commence à monter ... après on arrête de filmer

                            Petit atelier couture en mer                      Le traditionnel pâté de milieu de transat


                                                                                   On retrouve quelques conserves dans les fonds


Défilé de cargos en arrivant sur le rail de Ouessant
 
Arrivée sur l'Aber-Wrac'h, ça caille ! 




 Au mouillage en baie de Bréhec

                                                 Pêche miraculeuse d'araignées de mer



Dîner en famille sur Saint Sébastien


 En route vers le port du Légué






Dernier carénage sur Django


La nouvelle famille de Django



Photo souvenir de la transat retour (merci Tara!)

10 000 milles plus tard !