dimanche 21 décembre 2014

Escale shopping à Dakar

Bonjour les amis,

Après un long silence radio sur le blog, nous voici prêts à partir pour le Sine Saloum. Il est temps de vous compter un peu nos aventures dakaroises.

Nous avons donc quitté Dakhla « dare-dare » après une sortie de territoire aussi hostile que l'arrivée fut accueillante. La gendarmerie et les douanes ont fouillé le bateau jusque dans des emplacements peu probable comme la tête du poulpe en plastique servant de leurre pour la pêche ... Seule la difficulté de faire passer le chien par le bateau pilote puis notre bateau nous a évité la fouille canine. Pour conclure le tout, devant l'insistance des autorités, nous avons choisi de ne pas attendre le retour du navigateur américain qui s'était mis à couple. Nous avons donc bougé son bateau pour libérer Django, sous le regard hébété des officiels marocains qui n'ont pas bougé le petit doigt pour nous aider à manœuvrer. Mais nous avons pu, une fois encore, compter sur le soutien des pêcheurs du port qui sont venus nous prêter main forte et nous saluer avant le départ.

Une fois partis nous avons ressenti comme un sentiment de libération, grandissant à mesure que nous nous éloignions des côtes et des petites barques de pêche. Celle-ci s'aventurent jusqu'à une quinzaine de milles avec des embarcations sommaires et de petits moteurs hors-bord. Avec le vent fort qui soufflait direction Nord-Est et les poussait au large nous étions peu rassurés pour elles.

La traversée a été pour le moins sportive, nous avons mis 4 jours ½ pour couvrir les 600 milles navigant navigant à 6-7 nœuds avec des pointes à 11knts ! Django lui aussi semble heureux de retrouver la mer. Traversée sportive mais un peu fatigante. 
Le roulis et le vent fort restreignent les activités (y compris la pêche!). Nous arrivons en vue de Dakar à la tombée du jour, mercredi 10 décembre. L'odeur de la ville, mélange d'odeurs d'épices et de brûlé, signe notre arrivée. C'est de nuit que nous contournons l'île de Gorée, slalomant entre les petites lumières de pêcheurs. Mais mes souvenirs sont encore frais et nous rejoignons la quinzaine de bateau au mouillage vers 3h du matin.

Grand nettoyage du bateau à l'arrivée

                                                


Le lendemain, nous ne perdons pas de temps, le rendez vous est pris avec le consulat et nous voulons limiter les éventuels démêlés administratifs. Je retrouve avec plaisir le CVD (centre de voile de Dakar), son ambiance paisible, Moussa le passeur, Aaron le mécano, les autres employés et gardiens du CVD et l'équipe des Mamas : mama lessive, mama nougat, mama couture, mama légumes...





Les archives de la police...

A Dakar nous sommes accueillis et aidés par nos anges gardiens du consulat français qui nous annoncent avec le sourire que nous sommes « le cas de l'année 2014 ». Notre cas s'avère compliqué à gérer au niveau des administrations sénégalaises. En effet, comment prendre un visa sans passeport ? Comment faire enregistrer l'entrée de son bateau sans les papiers du bateau? Après avoir exploré un demi-douzaine de bureaux de police, de visa, et autres administrations avec l'aide d'Adama qui nous conduit dans toute la ville, nous retournons à la case départ : la police du port qui nous fait une déclaration de perte de nos passeports et nous sauve ainsi gentiment la mise, cette déclaration nous permettant de circuler librement au Sénégal sans passeport ni visa, le temps de régulariser notre situation.




Nous retrouvons Primerose, qui nous accueille comme des rois, remue ciel et terre pour nous aider et nous fait visiter le Quai Branly local qu'elle tient avec une sympathique équipe. Nous partons samedi soir tous ensemble pour Yenne. Là nous sommes hebergés dans la villa du propriétaire de la galerie, grand lit, baignoire, grande cuisine et surtout de l'eau chaude, luxe que nous n'avions plus connu depuis Figueira da Foz au Portugal!

On profite de ce week-end pour se reposer, visiter ce petit village de pécheur en compagnie de nos amis, collègues de Primerose, devenus guides locaux pour l'occasion : Moustapha et Ngala. Ce dernier est un ancien pêcheur. Il nous raconte des anecdotes des périples des pêcheurs en pirogue jusqu'en Gambie, histoires plus ou moins tragiques. Il nous explique comment se repérer pour arriver à bon port sans instrument de navigation ni carte en gardant l'étoile polaire sur l'oreille gauche ou encore comment passer les vagues qui déferlent sur le littoral en passant entre la 3ème et la 4ème de la série.


          
   
              
                                            
                                             

  

 


De retour à Dakar, après un petit détour au Lac Rose où nous nous rendons avec Adama et Primerose, nous réglons les questions administratives. 

























Nous récupérons récupérant des douanes le Passe-avant qui nous permet de rester avec Django un mois sur le territoire sénégalais. Puis nous partons à la recherche d'effets pour remplacer une partie de ceux qui nous ont été volés. On met plus ou moins tout Dakar sur le coup, chacun suivant ses compétences. Au bout de 3 jours le téléphone n'arrête plus de sonner ! Nous sommes contactés par le cousin du cousin du cousin pour annexe, tablette et appareil photo. On comprend vite qu'avant de courir tout Dakar, il faut au minimum s'entendre sur ce que l'on veut. Pour le prix, il sera toujours temps de discuter… Au final, nous nous ré-équipons tant bien que mal. L'annexe aura été la plus dure à trouver. Après 1 semaine de recherches intensives, la conclusion est la suivante : il n'y a que 2 annexes à vendre à Dakar, toutes deux à réparer. Nous optons finalement pour l'annexe dénichée grâce à Moustapha à Ngor, petit village de pêcheur au nord de Dakar. Ouf ! On va enfin pouvoir souffler et partir visiter le Saloum.


Malgré ces difficultés les rencontres avec les locaux et les navigateurs sont toujours de beaux moments et le CVD, même s'il semble un peu moins vivant que lors de mon premier passage en 2008, demeure un véritable havre de paix. On se retrouve souvent autour d' un bon tiep-bou-dien ou un poulet yassa pour se raconter nos histoires et nos petits malheurs : l'un galère avec ses papiers pour obtenir une prolongation de séjour, l'autre va de réparateur en réparateur pour son moteur, un troisième poirote depuis un mois attendant que la grue se libère... Nous organisons vendredi soir une soirée crêpe au club chacun apporte quelques ingrédients et/ou une bouteille. En quelques minutes on refait le monde, découvre toutes les personnes et surtout les bateaux que nous connaissons en commun. Les bateaux de voyage forment un petit monde dont on fait assez vite le tour.
Nous retrouvons même à Dakar deux bateaux (Moussespic et Ivaou, Jérome si tu nous lis:-) ) basés au port du Légué à Saint Brieuc , où nous avons préparé Django.


Soirée crêpes
Interminables parties de foot sur la plage

Plage de Hann













marché aux poissons de Hann






















Les premiers moments au Sénégal ne nous déçoivent pas. Nous arpentons les rues de Dakar, du marché de Sandaga à celui d'HLM en passant par celui de Kermel, testons les bus locaux, apprenons les embouteillages qui mêlent camions, voitures, motos et calèches (pires que sur le périph parisien, si si!), subissons la pollution avec un grand P, dégustons toutes les spécialités locales et passons de longs moments à discuter avec les Sénégalais. 




Le rendez vous est pris avec nos voisins de mouillage, Audrey et Sébastien sur Galopin, Paul et son fils Léo sur Arznaël, pour fêter Noël tous ensemble dans le Saloum, si on parvient à récupérer notre annexe réparée demain, inch'Allah !


Voilou on décante notre expérience un peu douloureuse, on récupère nos affaires et on s’apprête à commencer une nouvelle année frais et dispo dans un petit paradis sauvage.

 Et même si on ne ressent pas trop l'esprit de Noël ici, la chaleur n'aide pas, 
on vous souhaite à tous d'excellentes fêtes de fin d'année !!















vendredi 5 décembre 2014

Dakhla, from dawn to dark

Bonjour à tous,

Voici des nouvelles de notre passage express au Maroc. 

CHAPITRE 1 : NAVIGATION ENTRE LES CANARIES ET DAKHLA (Maroc)

Après quelques heures passées à Gran Tarajal avec l'équipage de Cirrus, Maud et Jérémie, qui nous ont rattrapés après une course poursuite de plusieurs semaines, nous sommes partis lundi 24 novembre au soir pour le Sahara occidental.

La navigation restera marquée par notre pêche miraculeuse : 3 dorades de tailles impressionnantes qui trouvent le moyen de s'échapper lorsqu'on les remonte à bord au grand désespoir du capitaine qui est finalement récompensé par la pêche d'une bonite rayée qui finit dans nos seaux puis notre estomac et non l'inverse (grosse victoire contre le mal de mer qui m'a une fois accompagnée pendant les premiers jours de traversée). Le poisson est tellement grand que nous le dégustons sous toutes les formes - steak, filets, rillettes - et en gardons une partie en conserves... Ce n'est pas seulement un heureux hasard ! les côtes du Sahara occidental sont mondialement réputées pour la pêche. 


  




Session improvisée de zumba pour rester en forme

Les quarts de nuit sont animés puisque nous sommes entourés de cargos et bateaux de pêche. Il est magnifique de naviguer sous les étoiles avec toutes les lumières des bateaux qui scintillent mais il nous faut rester bien vigilants et ne pas somnoler à moitié pendant nos quarts ce qui, nous l'avouons, nous arrive parfois lorsque le temps s'y prête. 

CHAPITRE 2 : ARRIVEE AU PORT DE PECHE DE DAKHLA

Jeudi 27, le jour se lève et petit à petit nous apercevons les dunes de sable. De l'infiniment plat qui nous change des volcans des canaries. Les pêcheurs nous saluent d'un "bienvenue au Maroc". En entrant dans le chenal, un petit bateau avec 3 hommes à son bord s'approche à grande vitesse de Django. Ses occupants nous saluent en riant et brandissent fièrement un poulpe qu'ils envoient dans notre cockpit. A peine le temps de les remercier qu'ils sont déjà repartis. 

 
   



Nous nous signalons à la VHF et ne savons pas trop où il faut nous stationner pour les formalités. Il vaut mieux ne pas trop s'aventurer au hasard car la lagune est une immense réserve naturelle mais aussi une zone militaire et on ne peut s'aventurer au-delà du port de pêche qu'avec une autorisation de l'armée royale marocaine. L'équipe du port nous guide : suivez le sardinier qui se trouve à vos côtés puis mettez vous à couple du bateau pilote. C'est parti ! Ni une ni deux nous voici amarrés au milieu des énormes sardiniers et véritables attraction locale, le nombre de voiliers venant faire escale à Dakhla étant relativement faible... Environ 30 secondes après avoir attaché Django, il se retrouve assiégé par 4 hommes endimanchés, cordiaux et efficaces. Nous ne comprenons pas trop qui fait quoi mais il y a semble-t-il les représentants de la marine royale, des douanes, des autorités sanitaires et du port. Ils s'installent à bord de Django, prennent des photos des papiers officiels, nous font remplir sur une feuille de papier une attestation selon laquelle nous n'avons "ni arme, ni animaux, ni passagers, ni drogue". "Vous avez une photocopieuse à bord ? Il faut ce document pour les autorités sanitaires mais aussi les douanes". "Ah non... mais ce n'est pas un problème, nous allons l'écrire en double exemplaire". On nous demande en guise de signature d'apposer notre cachet. "Comment vous êtes français et vous n'avez pas de cachet ?". Quelques minutes plus tard tout ce monde quitte le navire. Le représentant des autorités sanitaires avec lequel nous avons le plus discuté, les autres ayant hâtivement quitté le navire pour cause de mal de mer, nous salue en nous souhaitant de revenir la prochaine fois au Maroc avec un bateau plus grand !

Nous larguons les amarres pour mouiller quelques mètres plus loin comme prévu depuis le début. On commence à partir quand nous sommes alpagués par la police : "et moi ? je dois tamponner vos passeports et vous poser des questions !" C'est reparti pour un tour, on s'amarre à nouveau au bateau pilote. Après avoir répondu à quelques questions, Olivier repart avec le policier et son adjoint en voiture pour faire tamponner les passeports tandis que je veille sur le bateau. 

Au mouillage au milieu de ce port de pêche, nous vivons une expérience originale et mémorable : nous sommes l'unique voilier, à côté de centaines d'immenses sardiniers. Le bruit des centaines de pêcheurs qui travaillent nuit et jour s'allie à une puissante odeur de poissons et vapeurs de gazoil. Lorsque nous accostons avec notre petite annexe, nous sommes immédiatement entourés de dizaines de pêcheurs intrigués. Mohammed, de l'équipe de gardiennage, nous accueille avec un grand sourire et nous propose de surveiller notre annexe pendant que nous partons découvrir Dakhla après nous avoir souhaité "bienvenue, bonne chance, bon séjour, bon appétit, bonne nuit, bon voyage, bonne mer et bon vent" ! Pour nous rendre en ville, nous devons prendre un taxi (10 minutes - 15 dirhams) et passer un barrage de police qui sépare le port de pêche de la ville. Nous comprendrons assez vite que la zone est très militarisée.







Dakhla est une ville est pleine ébullition, notamment à la tombée du jour où toute la ville semble s'animer davantage. L'ambiance africaine s'y fait pleinement ressentir, la rue est envahie par des vendeurs de vêtements, cigarettes, fruits, poissons etc. Les femmes voilées se rassemblent dans les squares et places publiques pour surveiller leurs enfants et discuter entre elles. Les terrasses sont occupées par des hommes qui semblent plongés dans d'interminables discussions où passionés par les matchs de la FIFA. Le marché est très propre, de beaux étals de poisson, de viande et de fruits secs s'enchaînent et ouvrent l'apétit quand on s'y promène. On sent que la ville est en transition vers un développement de son tourisme mais l'ambiance y reste pour l'instant très authentique. 

 

     

     


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A notre retour de la ville, pour rejoindre le bateau, nous devons porter l'annexe un long moment et la descendre, de nuit, au milieu des rochers glissants. Nous nous demandons comment nous allons pouvoir procéder lorsque à nouveau des pêcheurs se précipitent à notre secours. Je m'apprête à lever un côté de l'annexe lorsqu'un marocain prend immédiatement ma place. Etant une femme, j'ai interdiction de porter et j'avoue que cela m'arrange un peu ! En quelques secondes, l'annexe est à l'eau. 

CHAPITRE 3 : MOUILLAGE DEVANT LE CENTRE VILLE DE DAKHLA

Le lendemain de notre arrivée nous partons en expédition pour obtenir une autorisation afin de nous ancrer devant la ville de Dakhla, plus précisément devant un hôtel (Bab Al Bahar), à seulement 3 kilomètres du port de pêche. Après nous être renseignés auprès du port et la marine royale, il semblerait qu'il nous faut un accord de la "Wilaya" (sorte de préfecture), puis une autorisation délivrée par la marine royale. On comprend surtout qu'il nous faut un "intermédiaire" sans quoi il y a de fortes chances que notre demande soit refusée. Après avoir discuté avec pas mal de monde, nous comprenons que cet intermédiaire pourrait être le directeur de l'hôtel de luxe Bab Al Bahar. Nous le rencontrons donc avant de nous rendre à la Wilaya. Là, on nous renvoie vers la police qui nous indique après plusieurs heures d'attente ne jamais avoir été sollicitée pour de telles autorisations. Nous retournons donc à la Wilaya qui s'avère fermée jusqu'à lundi. Le vent se lève, un coup de vent de sud-ouest est annoncé pour la nuit et les bateaux de pêche commencent à quitter le port pour aller mouiller dans la lagune car le port n'est pas bien abrité. Nous tentons, en dernier recours d'aller voir la marine royale de Dakhla pour obtenir une autorisation exceptionnelle compte tenu de la météo, et ce malgré le fait que nous n'avons toujours pas l'accord de la Wilaya. Le jeu de pistes se finit en beauté par un "oui" accordé à titre exceptionnel par le colonel en raison du coup de vent. Youhouuuuuuuu ! On fonce en taxi au bateau et on s'avance vers la ville au milieu des bateaux de pêche qui prennent aussi la poudre d'escampette. En allumant la VHF canal 16, nous tombons sur la prière du soir. Le vent a commencé à souffler et il était temps d'arriver. Fortes secousses au mouillage. Mais le capitaine, jamais à court de bonnes astuces, met deux ancres l'une derrière l'autre pour assurer le maintien du mouillage (empenneler) et hisse le tourmentin à l'arrière pour stabiliser le bateau. 


Nous essaierons par la suite d'obtenir une autorisation pour remonter encore plus la lagune en bateau, vers la plage PK 25, mondialement réputée pour le kitesurf. Je vous passe toutes les péripéties qui nous ont finalement conduit devant le Wali (gouverneur en charge de la Wilaya). Ce dernier a l'honnêteté de nous traduire le discours que la marine royale nous tient depuis le début à savoir : "pour la marine royale, pas de problème, vous pourrez aller mouiller devant PK 25 mais il vous faut auparavant obtenir l'autorisation de la Wilaya". Le Wali nous explique que nous renvoyer vers d'autres administrations était une façon de refuser en douceur notre demande. Ahhhhhhhhh ! Il fallait le dire tout de suite, cela nous aurait évité de passer des heures à attendre et courir tous les bureaux ! Nous commençons à mieux comprendre le fonctionnement des administrations marocaines et nous finirons même par le connaître trop bien...

Après toutes ces aventures, nous sommes heureux de profiter de la ville, visiter les environs et rester tranquillement sur le bateau. 

A Dakhla : nous visitons le marché, faisons le plein d'épices, de dattes et figues séchées, mangeons plus que de raison (couscous, tajines, steak de chameaux, pâtisseries accompagnés de thé)... Nous ne connaissons personnes mais tout le monde semble nous avoir repérés. Nous n'oublierons pas l'accueil des habitants qui nous couvrent de cadeaux (poulpes, pâtisseries, immense drapeau marocain pour Django...) et sont heureux de s'arrêter pour échanger avec nous. 

  

Une excursion à la Sarga, à 5 kilomètres de Dakhla, nous mène dans une ville de pêcheurs très pauvre. Après les immenses bateaux de pêche du nouveau port, nous nous trouvons cette fois au milieu de centaines de petites embarcations avec 2 ou 3 pêcheurs à leur bord. A quelques mètres de là se trouvent des bidonvilles. Nous pourrions nous sentir mal à l'aise d'être venus jusqu'ici mais encore une fois les marocains nous y accueillent avec le sourire. Nous nous promenons entre les bateaux, apercevons des pêcheurs assis sur le sable échanger autour d'un thé, d'autres comparer leur pêche du jour. Nous rentrons à Dakhla, la tête pleine d'images fortes, entassés dans un taxi avec des pêcheurs. 

          

                 


                                                 


Sur Django, Olivier plonge et s'amuse à taquiner un poulpe tandis que je tente de capter internet depuis le bateau après une rupture de tous les réseaux de communication du Sahara occidental (téléphone et internet) de plusieurs jours en raison du mauvais temps. 

 

Feu notre annexe...


















CHAPITRE 4 : DARK DAKHLA, LE COTE OBSCUR DE L'ESCALE 

Le séjour se poursuit très agréablement et, si nous étions partis le 1er décembre de Dakhla, nous en garderions seulement l'image d'un endroit très agréable. C'était sans compter sur la succession d’événements désagréables qui est venue noircir le tableau.

Dans la nuit 1er au 2 décembre, notre annexe disparaît, le bout qui la retenait au bateau ayant vraisemblablement été coupé au couteau. Nous entrons alors dans un cycle de malchance d'où nous sommes ressortis un peu démunis. Le 2 décembre au soir, nous tentons de regagner le bateau à la nage. Un fort courant empêche Olivier, qui porte les deux sacs étanches, de rejoindre le bateau. Un petit pêcheur sur une chambre à air vient à son secours et le déleste des sacs. Il fait mine dans un premier temps de venir vers le bateau avec les sacs. Olivier parvient à remonter à bord mais le pêcheur a pris la poudre d'escampette et nos affaires (passeports et papiers du bateau que nous avions pris pour déclarer le vol de notre annexe, cartes bancaires, ipad qui nous servait pour la navigation et que nous avions sur nous pour télécharger une météo, téléphones, appareil photo...).

Étonnamment, le plus éprouvant n'est pas le vol car nous parvenons plus facilement en voyage qu'à terre à nous détacher du matériel. Le plus difficile a sans doute été le parcours du combattant administratif que nous avons subi avec le soutien infaillible de nos parents. Nous ne étendrons pas davantage sur le blog à ce sujet mais nous avons le sentiment, à la veille de notre départ pour Dakar, d'avoir vécu pour le prix d'un kitesurf, des émotions certainement bien plus riches, intenses et dignes d'enseignement que toutes vagues que nous aurions pu surfer si l'autorisation de nous rendre à PK 25 nous avait été donnée !!!! Les voyages forment la jeunesse et nous sommes à bonne école...

En conclusion, pour reprendre les mots de notre ami marocain Anas, avide de sages citations : "il y a deux choses importantes pour un homme : sa vie et son passeport. Il vous reste la vie". 

C'est vrai et nous comptons bien en profiter. Départ prévu demain pour Dakar, inch'Allah !