dimanche 19 octobre 2014

Portugal

Chers tous,

Nous avons quitté l'Espagne, le soleil et l'absence de vent pour gagner le Portugal, la pluie et la tempête. Le mauvais temps nous empêche d'avancer comme nous le souhaiterions mais nous permet de faire de belles rencontres dans les ports et à l'intérieur des terres.

Après un départ de la Guardia (en Espagne) par vent faible, Éole finit par se lever et Django nous conduit à grande vitesse vers Porto, surfant sur les vagues, le 4 octobre. Passée la jetée qui marque la séparation entre l'océan et le fleuve, la houle et le vent font place à un calme plat et nous glissons sans bruit dans la nuit sur le Douro jusqu'à rejoindre le centre ville de Porto. Seul un voilier de 7 mètres a osé s'amarrer aux quais de la ville, les autres bateaux préférant la marina située à 45 mn à pied de la ville. Nous décidons de tenter l'expérience du centre ville et de nous mettre à couple du petit voilier (se mettre à couple = s'attacher côte à côte avec l'autre bateau). Nous ne l'avons pas regretté puisque cela nous a permis de rencontrer Tie qui a grandi en Chine, vécu et travaillé en Angleterre puis a tout quitté pour partir en mer avec son bateau "Feng" ("vent" en chinois). A Porto depuis seulement quelques jours, Tie a réussi à faire de son bateau l'endroit le plus convivial de la ville. Les jeunes voyageurs et musiciens des rues se succèdent sur Feng. Les soirées sont animées, musicales et internationales. Peu après notre arrivée, Coralie, son bateau Lepto et son équipage viennent se mettre à couple de Django et Feng. Ainsi naît une très belle histoire entre les 3 bateaux qui deviennent inséparables, subissant ensemble le vent et les bateaux de touristes qui passent à toute allure sur le Douro occasionnant des vagues importantes qui nous secouent à longueur de journée. Après 5 jours passés à Porto à arpenter les ruelles étroites de la ville, à déguster des caldo (soupes), francesinha, pasteis de nata et tester toutes les variétés de porto, il nous faut nous décider à avancer et laisser nos amis derrière nous.










   














Nous arrivons le 9 octobre de nuit à Sao Jacinto, après une remontée hardue de la rivière. Nous n'avions pas anticipé le violent courant de la marée descendante, qui nous oblige à raser les digues à 0.5knt (+/- 1 km/h) moteur à fond.







Sao Jacinto est une toute petite ville où les habitants, fanatiques de pêche, patientent leurs cannes et filets dans l'eau à n'importe quelle heure du jour et de la nuit !  

                                            



Le 10 octobre, jour de mon anniversaire, nous sommes réveillés par les militaires qui font leur footing en chantant à tue tête (eh oui, sans le savoir, nous avons mouillé - soit jeté l'ancre - juste en face de la zone militaire). Après avoir soufflé mes allumettes au cours d'un brunch où nous testons les coquetiers maisons (pour ce faire déposer du sopalin dans un verre et venir y poser délicatement l'oeuf), nous partons vers Aveiro. 







L'annexe, puis le ferry, puis un bus nous conduisent en toute simplicité vers la "Venise du Portugal" en raison de ses quelques barques à proue relevée, ses ponts et ses canaux. Comme le dit avec beaucoup de tact le Lonely planet "la comparaison s'arrête là". 


 Il  n'empêche que le centre ville a du charme et que nous tombons par hasard sur un concert de fado de rue pour clore cette belle soirée avant de reprendre le bus de 23h30, puis le ferry, puis l'annexe pour retrouver Django !





Le 11 octobre au matin, nous apercevons, tout prêt de Django, son copain Lepto ! Confronté au mauvais temps, l'équipage a dû se rabattre sur Sao Jacinto. Nous ne pouvons malheureusement pas rester plus longtemps avec eux car nous avons décidé de partir explorer le parque natural da Serra da Estrela. Les paysages sont magnifiques mais le temps calamiteux nous pousse à faire plus de stop que de marche. Nous nous réfugions dans une étable abandonnée et dans les voitures des portugais pour trouver un peu de répit. Nous atterrissons finalement à Folgosinho, village désert. Les jeunes sont partis en ville et ne restent que des personnes âgées qui se retrouvent au bistrot unique de la ville. La pluie battante nous conduit dans ce bistrot où nous rencontrons M. Vinagre, qui a vécu une dizaine d'année en France et ne cesse de nous répéter en nous montrant sa carte d'identité pour nous prouver l'exactitude de son nom : "c'est avec du bon vin qu'on fait du bon vinaigre". Il ne nous lâche plus d'une semelle, nous explique qu'il habite Gouveia. Vu la météo et peu sereins d'avoir laissé Django seul alors que le mauvais temps se renforce, nous demandons à M. Vinagre de nous amener avec lui à Gouveia pour repartir le lendemain vers Sao Jacinto.

L'aventure commence... la voiture et la conduite sportive de Vinagre nous mettent dans l'ambiance ! M. Vinagre nous emmène chez lui et nous fait goûter du vin local qui nous fait un peu penser à l'alcool servi avec le crapaud dans les bronzés font du ski. Olivier tente de déverser discrètement le breuvage sur l'herbe. C'est à cet instant que M. Vinagre nous annonce avoir découvert en France les témoins de Jéhovah et leur avoir cédé un terrain pour qu'ils y construisent un lieu de rencontre. Il nous explique qu'il y a 2 chemins : celui de la vérité et celui de la "non vérité". Un jour il faut choisir. Si nous souhaitons la vie éternelle, il nous explique que nous avons tout intérêt à choisir les témoins de Jéhovah. Nous lui promettons d'y réfléchir au chaud, notre priorité étant de trouver une place pour camper alors qu'il fait nuit et qu'il pleut toujours... M. Vinagre refuse de nous laisser partir sans nous aider davantage et nous emmène au poste de police, indiquant qu'il connaît bien le policier et qu'il pourra nous trouver un camping. Nous trouvons le policier en pleine activité, en train de dessiner sur une feuille tout en regardant le match de football France-Portugal. Il appelle des campings tout en tuant de temps en temps avec une tapette les mouches qui se trouvent sur son passage. Il en trouve heureusement un ouvert et M. Vinagre nous y conduit. L'histoire ne s'arrête pas là... Nous sommes les seuls campeurs d'un immense parc. Tony, le gardien qui doit se sentir un peu isolé nous emmène dîner puis décide de nous faire visiter le parc de nuit, en nous montrant une à une toutes les pierres en nous indiquant à quel animal elles lui font penser. Nous ne sommes pas couchés !!! On s'endort enfin sous une pluie battante, heureux de constater que notre tente est étanche. A 7 heures le lendemain, Tony nous conduit en ville pour attraper le seul bus de la journée vers Aveiro. Après quelques heures d'attente dans le froid, alors qu'on n'espérait plus la voir arriver, la vendeuse de tickets arrive, suivie par le bus.

En résumé, le parc de Serra da Estrela, c'est beau, plein de personnes généreuses, mais pensez à vérifier la météo avant de vous y rendre.





Heureux de retrouver Django, nous le préparons pour reprendre la route vers Lisbonne où nous devons retrouver des amis le 17 octobre. En raison du vent, nous devons accoster en annexe sur le ponton de la zone militaire. Bien entendu, à peine arrivés, des militaires nous encerclent et je commence à défaire les amarres, persuadée qu'ils vont nous demander de déguerpir. En réalité, un officier nous accueille gentiment et nous donne l'autorisation de rester ici et de traverser à pied la zone militaire avec nos bidons d'eau, de gazoil et notre bouteille de gaz ! Discrétion assurée !

Nous partons pour Lisbonne le 13 octobre par gros temps, la météo prévoyant une baisse du vent d'ici 3 heures. La météo n'avait cependant pas indiqué qu'il y aurait de la grêle et des orages. Olivier, toujours optimiste malgré un mal de mer persistant, se réjouit de constater que la mer est plus chaude que la grêle et qu'il est agréable de se prendre des paquets de vagues dans la figure parce que cela réchauffe ! Après une navigation de nuit éprouvante pour Django qui a abîmé deux voiles dans la bataille et son équipage qui n'a pas trop apprécié les éclairs dans le ciel, nous trouvons refuge à Figueira da Foz où nous retrouvons (devinez qui...) : Lepto et son équipage. Décidément, les deux bateaux ont eu un vrai coup de foudre :-)







Entre le 14 et le 17 octobre, la dépression ne faiblit pas et il est interdit de sortir du port en raison des vagues qui déferlent à la sortie. Nous en profitons pour faire réparer nos voiles par des cordonniers extrêmement sympathiques et motivés et retrouvons avec plaisir nos amis de Lepto.





En raison de la météo nous changeons de programme et devons laisser le bateau à Figueira da Foz pour rejoindre des amis à Lisbonne en bus pour le week end. En bateau on acquiert une forte capacité d'adaptation !

 A Lisbonne, nous ne manquons pas de rendre une petite visite à Vasco de Gama et repartons le dimanche soir vers Figueira da Foz après un super week-end avec Camille et FX.





Nous partons demain pour Madère, une traversée de 5 jours est prévue. Pour se préparer, nous nous entraînons intensément. Olivier s'amuse dans les vagues (je vous laisse le trouver sur la photo) tandis que je profite du parcours santé installé sur la plage. Si vous voulez suivre notre position pendant la traversée, rendez-vous dans la partie "projet et parcours du blog". Portez-vous bien !






lundi 6 octobre 2014

Galicia !


Salut à tous,

En direct d'un petit bar de Porto où nous avons trouvé une connexion internet correcte, voici quelques nouvelles de notre périple en Galice.
Après une belle randonnée de 3 jours et de 100 km sur les chemins de Saint Jacques, riche en paysages, rencontres et courbatures, nous voilà repartis, vers le Sud continuant notre voyage par la mer.




 



Morgane nous a rejoint pour franchir le cap Finistère, contre le vent mais en chanson, ce qui a visiblement une bel effet d'attraction sur les poissons galiciens : 1 bonite et 2 maquereaux se jettent sur le leurre de Django attirés par les chants de sirène de Morgane.
Mais les caprices d'Eole nous poussent à faire escale à Muros, ou plus exactement dans la petite baie de San Francisco en amont du port pour y attendre que le vent daigne souffler un peu. Qu'à cela ne tienne, nous profiterons de l'escale pour retrouver nos instinct de chasseur-cueilleur, et je pars armé de mon fusil harpon pour nourrir l'équipage. Les eaux sont troubles mais la chasse est bonne : un lieu et un ballesta (?? / dorade avec une grosse nageoire caudale). Les devoirs universitaires de Morgane la rappelle à ses étude à Vigo et nous continuons sur Cies le lendemain avec une petite brise de Nord Ouest qui se transforme petit à petit en un bon vent bien soutenu pour le plus grand plaisir de Django et de son équipage.

 




Nous faisons donc escale à Cies avant de repartir pour Vigo où nous avons rendez-vous avec Morgane pour un concert improvisé de musique et de chants traditionnels galiciens dans le bar tenu par les professeurs du conservatoire. Soirée incroyable au milieu des meilleurs musiciens de Vigo en toute simplicité, qui se termine au Karaoké, où le professeur de chant se déchaîne sur Loving Angels de Robbie Williams !



Nous tentons après une journée remplie entre visite et bricolage sur le bateau de repartir vers Porto en entamant une nav de nuit. Mais le vent n'est pas au rendez-vous et nous faisons donc halte à la Guardia pour explorer ce petit port de pêche et attendre que le vent ne daigne se lever.



Voilà donc en résumé et en musique ce passage sur les côtes espagnoles !


Portez vous bien, nous vous embrassons bien fort.

Mathilde et Olivier